Mon travail portant sur l’étude et la répertoriage des codes esthétiques spécifiques aux codes graphiques du bassin sud-africain contemporain, le fait d’étudier l’alphabet de certaines tribus du continent africain, dans ce cas-ci, les Akan, peuplade ghanéenne, parait pertinent.
L’étude de ce document est utile à ma problématique car elle regroupe différents éléments graphiques permettant de faire lien avec ma problématique.
En effet, c’est une illustration représentant des éléments graphiques en référence à des anciens idéogrammes qu’on peut réintégrer dans l’univers graphique africain.
Cette image est une représentation de certains mots de l’alphabet d’une peuplade ghanéenne, les
Par l’étude de cette image, j’aimerai aborder la question de la typographie dans le graphisme africain et l’intégration de celle-ci dans divers supports graphiques.
Cela me permettrait également de faire une différenciation par rapport au graphisme «occidental » où la typographie est souvent utilisée à but informatif.
Cela,ici, n’est que purement supposition par rapport à cela mais en effet, dans le monde du graphisme dit occidental, la typographie a souvent, un rôle explicatif c’est-à-dire que le texte est dans de nombreux cas, là pour informer.
Dans le sens où un lettre seul n’a aucun sens à part le sens qu’on lui donne.
En terme linguistique, le F ,par exemple, est le signifiant, c’est-à-dire le support matériel du sens alors que le F en lui-même n’a pas de signifié propre, le signifié étant le concept même de F.
F est une lettre mais n’existe que par sa représentation matérielle, il est universel mais pas porteur de sens.
Alors que peut-être que dans le graphisme sud-africain, ils pourraient, par sa représentation graphique, être utilisés comme élément visuel à part entière.
Les questions qu’engendrent l’étude de cette image permettraient, par leurs réponses, de trouver les solutions à la résolution de ma problématique.
A travers cette étude, on peut observer les similitudes que ces idéogrammes ont avec ceux d’autres langues comme le japonais.
On pourra aussi comprendre la composition de ces idéogrammes et leurs significations.
L'image est une représentation de certains mots des symboles Adinkra issu d’une peuplade ghanéenne.
« Ce sont des symboles visuels avec une signification philosophique et historique qui sont originellement peints sur des vêtements que les asante royaux portaient lors d’importantes cérémonies.
Provenant des Ankan du Ghana, ces symboles ont un rôle global important et sont maintenant sur des objets comme des meubles, de la sculpture, des pots en terre et des vêtements. »
Ces différents symboles reposent sur des concepts et des aphorismes c.-à-d. une phrase en peu de mots, comme dans la langue japonaise ou chinoise.
« Ces symboles ont chacun un nom et ont de significations basées sur les valeurs humaines comme la famille, la tolérance, l’harmonie, la détermination et beaucoup d’autres. »
Cet élément visuel est intéressant à observer car il permet d’observer les différentes utilités et façons dont sont utilisés des éléments typographiques dans la culture akan.
Car en effet, comme dit plus tôt, ces éléments pouvant être compris seules sans autre élément textuel autour, on peut les décliner sur plusieurs médiums et donc permettre une circulation plus large.
Ce que je veux dire par circulation large, c’est que cela offre un champ large d’utilisation.
L’élément graphique se suffit à lui-même puisqu’il est porteur de sens vu qu’il illustre une idée.
Contrairement à l’alphabet romain, qui n’a de sens que par l’assemblage de différentes « séquences » de lettres pour former une phrase, l’alphabet représenté dans notre cas de figure, utilisent des illustrations d’éléments du réel c.-à-d. de la nature comme dans l’illustration « denkyem ».
Un parallèle pourrait être fait avec les
ainsi que
qui basent la compréhension de la langue par la connaissance de la signification des différents idéogrammes dits les Kanjis.
En effet, ceux-ci sont également une représentation graphique d’éléments naturels comme dans l’idéogramme « yama » qui veut littéralement dire montagne. On peut d’ailleurs voir la forme de la montagne dans les traits.
qui représentent les trois sommets d’une montagne et la ligne du bas pour montrer la base de celles-ci.
Voyant ces similitudes avec cet alphabet, on pourrait observer une certaine influence commune par rapport à la nature dans ces deux contrées totalement opposées.
L’analyse de cette image permettrait peut-être aussi de comprendre la manière dont ces idéogrammes sont intégrés dans les différents médiums comme le domaine de l’habillement ou encore celui des sculptures en terre.
comme l’a dit Saki Mafundikwa dans son TEDtalk sur l’ingéniosité et l’élégance des anciens alphabets africains : « la création d’un nouveau langage visuel basé sur l’héritage créatif africain », pourrait être commencer par l’utilisation de ces anciens alphabets de façon beaucoup plus globales.
L’image est composée de 8 idéogrammes, chacun énonçant une idée. Le premier idéogramme, par exemple, «
» « ….dérive des mots « san » (revient), « ko » (va), « fa » ( regarde, cherche et prends).
Le sankofa nous enseigne que nous devons puiser dans nos racines pour mieux aller de l’avant. […] »
Son signifiant représente un oiseau mythique qui avance la tête tournée vers l’arrière avec un œuf dans son bec.
Il peut être interprété comme le dit Joelle Philippe Verdol : « une invitation à connaître son passé pour mieux aller de l’avant. Le futur étant représenté par l’œuf ».
Le suivant, «
», est assez obscur car aucune recherche n’a permis d’avoir vraiment une signification précise de sa représentation visuelle.
En effet, il est le « roi » des symboles Adinkra, littéralement.
Sa décomposition étymologique étant « Adinkra + ɔhene, qui veulent dire ensemble « roi des Adinkas ».
Il est l’inspiration qui a amené à la génération du design d’autres symboles de l’alphabet Adinkra.
Représentant trois cercles concentriques, il est très facile à dessiner et sa forme abstraite connote l’importance des idées et des concepts, ce qui est l’essence même des Adinkra : une représentation visuelle de concepts importants dans la philosophie akrane. »
«
, quant à lui, est très important pour les Ghanéens car c’est une « réflexion sur le caractère religieux du peuple. En effet, ce symbole représente une personne dans une main, signifiant donc que les humains sont tenus dans la main de Dieu. Cela veut aussi dire que personne n’a vécu que pour voir le début de la création et personne ne vivra pour en voir la fin, à part Dieu. »
Cette analyse de ces trois éléments présentés dans le document vous permet d’avoir une idée du fonctionnement des symboles Adinkra. L’analyse de Adinkrahene nous a, en effet, apporté des informations sur la manière dont ces symboles étaient pensés et nous a démontré donc que le but même de ceux-ci a toujours été de véhiculer un concept et non d’avoir un motif purement informatif, comme dit plus haut, pour l’alphabet latin.